L’Atelier mégalithes : Responsables André Bourdet et Annie Larzul

Cet atelier a pour but de répertorier tous les sites mégalithiques de la Presqu’île de Rhuys afin d’en établir un catalogue.

 Pour chaque site sélectionnés : les débroussailler, les mettre en valeur, les signaler au public, les promouvoir.

Nous vous proposons à titre d’exemple :

ATELIER MÉGALITHES

Les deux sorties du 1^er semestre 2015 ont été consacrées au quartier de Penvins avec un double but :

- confirmer les sites déjà répertoriés

- rendre accessible et visible l’un d’entre eux : « l’allée couverte de Becudo »^[1].

SORTIE D'HIVER : LA TRUIE - LES PÊCHERIES

Jeudi 19 février 2015

Marée basse 11h10 - coefficient 109

14 membres et des invités participaient à cette sortie : P.Beunon, C.Dordan, N.Pedron, A & J. Bourdet, C.Esteve, D.Tatibouët, B.Carouge, A.Larzul, J & P.Spitz, H.Dehove, J & M.Lienard.

Il s’agissait de profiter de la grande marée de février (qui a été jusqu’à 118 le vendredi à minuit) pour vérifier quelques assertions au sujet de mégalithes du quartier de Penvins^[2].

LA TRUIE

Le menhir de la Truie (6 m de long) est de même taille que celui du Men Heol. Il est couché. Nous n’avons pas vu d’autre pierre alentour. Ça ne peut donc pas être une couverture de dolmen.

Il devait ressembler pour les Bretons à une truie couchée sur le flanc qui le nommèrent er GWISS.

Ce menhir, qui peut dater de 3 000 avant Jésus-Christ, devait déjà être couché à l’arrivée des Bretons (+ 500) du fait de la remontée du niveau marin dans la rivière de PENERF.

Certains historiens pensent que le menhir a donné son nom à la pointe : PEN GWISS se déformant en PEN VICE (Rentier de 1510) puis PENVINEC (Cassini 1780) et enfin PENVINCE ET PENVINS. Cela est peu probable car on trouve PAIN BIEC (= PEN VIEC) en 1427 qui fait plus penser à VINEC donc à la vigne qui était abondante au Moyen Âge en presqu’île de Rhuys.

PÊCHERIES

Entre la Truie et ER FRAVAL nous n’avons pas trouvé le bloc de quartz signalé par A. GUILLO.

Par contre, des pierres en arc de cercle assez large se trouvaient entre ces deux rochers. Cela peut être la trace d’anciennes pêcheries (photo ci-contre).

ARTIMON

Sur le rocher nommé ARTIMON ou ROH DREUZ^[3] qui est proche de l’embouchure de la rivière de Penerf, nous n’avons rien trouvé. La marée de 109 était peut-être trop faible.

PIERRES BLANCHES, LOSCO

Pas de surprise évidemment en ce qui concerne les trois pierres blanches qui ne bougeront pas avant longtemps.

Dans le champ du LOSCO, 3 pierres en quartz sont visibles (dont une éclatée), les autres sont sous les ronces, tout comme l'allée couverte de Becudo.

Par Kerampoul, nous étions de retour à 13 h à la chapelle de Penvins.

IL Y A 5 000 ANS

Il y a 5 000 ans, au moment de l’édification de ces monuments, la mer était en moyenne 5 m plus bas.

On peut donc penser que la rivière de Penerf suivait tranquillement l’orientation N.O.-S.E. qui est celle de la faille (voir croquis n° 2).

Il y avait alors deux ensembles :

• Losco – Becudo – 3 pierres

• Truie – Bloc – Artimon – Men Dréan^[4].

   

  Le niveau de la mer montant, il y a eu formation d’un étang entre Blad et la Truie. L’embouchure de la rivière s'est ensablée et elle s’est bouchée (légende de saint Gildas enfermant les pirates) obligeant la rivière de Penerf à rechercher une autre sortie entre Artimon et Men Dréan puis entre Men Dréan et Roch Viodec (sortie balisée actuelle).

   

  T.P. Pour mieux comprendre cette hypothèse, il est intéressant de placer le croquis n° 2 sur le croquis n° 1 et de regarder par transparence le passage de la rivière de Penerf.

   

  SORTIE DE PRINTEMPS

  Mise en valeur de

  L’ALLÉE COUVERTE DE BECUDO

  mercredi 22 avril et jeudi 23 avril

   

  Cette mise en valeur de l’allée couverte, demandée par Annie LARZUL dès avril 2014, a pu se concrétiser un an plus tard.

  La mairie de Sarzeau, qui coordonnait le projet, a mis en relation deux associations, la Communauté de Rhuys et la Région

  

   

   

  Au total, sur les deux jours, ce sont donc 23 personnes qui sont venues sur le site :

   

Lors de la première journée, il a fallu retrouver les bornes du terrain acheté par la mairie de Sarzeau il y a quelques années. Puis le défrichage a commencé par les côtés sud et est de la parcelle, les mégalithes se trouvant dans l’angle sud-est.

Puis un chemin d’accès au nord du monument a permis de le découvrir sur toute sa longueur.

Au début de la deuxième journée, madame BOUJOT découvre le site et donne quelques indications sur la façon de le mettre en valeur. Le travail reprend sous sa surveillance et, cette fois, on approche au plus près des pierres. Elles sont au nombre de 13 :

• 9 pierres se trouvent sur ce qui pourrait être un couloir
• 3 grosses pierres se trouvent à l'est. Ce pourrait être la « chambre »

Une entaille de 50 cm de profondeur se trouve au milieu de cette « chambre ». Il est possible que quelqu’un ait tenté de la fouiller.

• 1 grosse pierre est isolée au nord. Elle est plate et serait plutôt un « couvercle ».

Le monument a donc son entrée à l’ouest. L’orientation est celle du lever du soleil à l’équinoxe.

Tout le monument est en quartz blanc et c'est ce qui fait son originalité.

SUITE DE CETTE ACTION

D’aucuns diraient que c’est un coup d’épée dans l’eau comme le défrichage de 2009, il y a 6 ans, la nature ayant ensuite repris ses droits.

Le contexte n’est pas le même.

• SARZEAU fait partie depuis 2014 du Parc NATUREL rÉgional du Golfe du Morbihan dont le président est précisément son maire, David LAPPARTIENT. La préservation du patrimoine fait partie de la charte du PNR.

• SARZEAU, avec d’autres communes, prépare sa candidature à l’Unesco pour être classée au patrimoine mondial du fait du grand nombre de mégalithes qui jonchent son sol. L’allée couverte de Becudo, tout en quartz, est l’un des plus remarquables.

   

  

  Aquarelle de Joëlle LIÉNARD

   

   

   

  Cette action aura donc une suite :

•  le défrichage des pourtours de la parcelle

•  la pose d'une clôture

•  le défrichage de l'accès de la partie nord, non traitée les 22 et 23 avril

•  un cahier des charges va être établi pour le maintien en état du site.

   

  Le but étant, in fine, de faire connaître ce site au public, on peut penser qu’à l’instar du GRANIOL (Arzon) un panneau explicatif sera installé en bordure du G.R. 34.

   

  Alors, ce monument sera définitivement sauvé.

   

  Avant que la mer ne le ronge dans 5 000 ans...

   

  Pierre BEUNON